COLLIOURE PYRÉNÉES-ORIENTALES « Le Village préféré des Français 2024 »

Baigné de cette lumière si particulière qui en fait le charme singulier, le petit port de pêche de Collioure, élu en 2024 « Village préféré des Français », a su faire rayonner son histoire patrimoniale bien au-delà de nos frontières.
Cette baie, incomparable, nichée au pied des Pyrénées, là où commence une côte rocheuse, a toujours attiré les visiteurs venus de la mer depuis les Phéniciens. Au point que le village a conservé judicieusement son phare transformé en un clocher emblématique comme un étendard de ralliement pour les artistes de toute la planète, dans le sillage des célèbres Fauves.
Les rois de Majorque ne s’y trompèrent pas, eux qui avaient fait de sa forteresse leur résidence d’été aux XIIIe et XIVe siècles, longtemps après les premières fortifications wisigothiques et bien avant l’intervention de Vauban qui bouleverse la configuration du village, rasant l’ancienne ville haute pour la construction des glacis et la nouvelle enceinte urbaine, sous la protection de Notre-Dame des Anges flanquée de son retable précieux.
Inébranlable, quant à lui, demeure le quartier mythique et pittoresque des pêcheurs, le Mouré, aux ruelles tordues et pimpantes à la fois, aux caves creusées à même le roc.
Mais rien ne pourrait remplacer la parade des « belles » catalanes, ces barques de pêche au sardinal, fièrement colorées, aux noms révolutionnaires ou religieux, lors des traditionnelles fêtes de la Saint-Vincent, rappelant les jours fastes où des centaines d’entre elles laissaient sécher leurs voiles sur les plages du Boramar ou de Port d’Avall.
Un village attaché aux saveurs sans cesse revisitées de l’anchois, le petit poisson bleu qui n’en finit pas de frétiller, mêlant depuis plus d’un siècle l’art et les pêcheurs dans un ballet inspiré en diable.
Une belle histoire, parfois sombre et grave, dont le goût reste associé aux vins jalousement produits au fil des terrasses qui surplombent le village, ciselant un paysage à la fois sauvage et construit, témoin de l’opiniâtreté du Colliourenc.

© La Poste – Fabienne Azire -Tous droits réservés